Thailande, temples et hôpitaux

 

Voilà, ça fait près de 20 jours que nous sommes en Thaïlande. Ce pays n’a jamais fait parti de nos priorités, nous considérions cette destination comme étant un plan B entre 2 pays d’Asie. Vu que nous avons un peu d’avance sur le programme, nous prévoyons néanmoins d’y rester près de 3 semaines.

Après un séjour en Birmanie, le choc est assez puissant. Nous passons d’un pays magique et encore relativement authentique, surtout les contrées que nous avons réservées pour la fin, à un pays ouvert au tourisme depuis belle lurette et conforme aux standards européens… Bye bye le voyage, bonjour les vacances… Tout est très bien organisé et pensé pour les touristes, voir trop?

Mais bon, si c’est aussi visité, c’est que ça doit valoir le coup, non? Et puis, chaque pays a bien des pépites cachées qu’il faut s’efforcer de découvrir, donc cap vers les terres septentrionales Thai.

Chiang Rai

Après un court vol, nous arrivons à Chiang Rai. Cette ville du nord sera notre première étape en pays Thai.

Histoire de bien nous mettre dans l'ambiance et de nous mettre en condition pour bien apprécier cette région, on apprend que notre chauffe-eau est mort (eh oui, la vie continue en France), on a perdu le troisième et dernier doudou, et Rachel souffre d’une gastro carabinée qui l’a couchée dès le premier jour… Bienvenue en Thaïlande…

Heureusement, l’hôtel était doté d’une piscine, ce qui a permis aux grands de pouvoir se défouler un peu pendant que Rachel gisait dans son lit.

Mais vu qu’elle est assez coriace et déterminée à ne pas rester clouée dans sa chambre d’hôtel, elle insiste pour qu'on organise une excursion d’une journée. Ainsi, dès le lendemain, nous partons marcher dans la jungle en compagnie de nos guides, qui s’avèreront très sympas et vraiment à l’écoute des enfants, et d’une Rachel un peu fatiguée après une nouvelle nuit enfermée dans les toilettes, mais qui va réussir à nous suivre et apprécier cette escapade en terre Akha.

La rando n’est pas très dure en soi, environ 5h de marches entrecoupées de haltes bricolages. En effet, les guides, véritables Mac Gyver de la jungle, vont s’employer à bricoler tout en marchant, nos couverts, ustensiles de cuisine, jouets pour les mômes, le tout uniquement en bambou.

Le repas de midi en pleine jungle sera donc le point d’orgue de cette journée assez ludique et très appréciée des enfants, et des parents d’ailleurs.

La ballade permettra également de traverser quelques villages, plantations de thé et de finir par un bain d’eau chaude naturelle. 

Le dernière journée à Chiang Rai sera dédiée à la visite de quelques temples.  Répartie sur 2 scooter, la tribu s'élance en direction de la Blackhouse au nord de Chiang Rai, un délire architectural d'un artiste local, puis du White temple au sud, autre délire d'un autre artiste local mais à vocation cette fois-ci religieuse, une journée pleine de contraste.

Chiang Mai

Welcome to tourist land… A peine débarqués à Chiang Mai, nous sommes effarés par le nombre d’hôtels, guesthouse, homestay où tout autre lieu destiné à accueillir le sommeil des touristes.

Nous n’avons jamais vu une telle densité. En fait, Chiang Mai est la ville étape quasi obligatoire pour tous les touristes venus visités le nord de la Thaïlande. On croise plus de blonds que de locaux… Pour ceux qui cherchent un peu de dépaysement, ça fait mal.

Mais, il faut l’admettre, la ville possède de superbes temples… et un très bon hôpital…

 

Bah oui, on a décidé de mettre une petite pointe de fantaisie dans cette aventure. Fêter les 10 ans de Titouan à dos d’éléphant, c’est déjà original, mais visiter des hôpitaux, ça c’est hyper tendance. Il faut savoir sortir des sentiers battus!

Timomo va mal, très mal, plus de 40°C en permanence, est blanc comme un linge, ne mange rien…direction les urgences. Et là, on se dit, qu’on est finalement pas si mal que ça en Thaïlande. L’hôpital de Chiang Mai Ram est ultra moderne et la prise en charge exemplaire. Plutôt rassurant pour des parents un peu perdus et inquiets! On n’ose pas imaginer la même situation au fin fond de la Birmanie… 

Verdict : angine, ou pas, rien n’est sûr. On va donc, sur prescription des médecins, le gaver d’ibuprofen et d’amoxiciline pendant deux jours… mais sans aucune amélioration. Vu, son état, retour à l’hôpital où des examens sanguins et urinaires seront réalisés: recherche de dengue ou autre maladie tropicale sympa… Autant dire, que la pression est un peu montée et qu’on commence à imaginer le pire. Mais ouf, les résultats sont encourageants, rien de méchant. Il a encore de la fièvre, mais ce serait normal, son organisme combat une infection quelconque et il serait sur la voie de la guérison… Les médecins sont confiants et nous demandent de poursuivre simplement le traitement. 

 

On en a profité pour tester notre assurance santé (IMA). On peut dire que le service est pro et qu’on se sent soutenu. La possibilité de parler avec un médecin français est plutôt rassurant.

Mais malgré tout, on n'est pas totalement sereins. Ils n'ont pas trouvé ce qu'il avait. Nous abandonnons donc l’idée initiale de partir dans les montagnes à l’ouest de Chiang Mai. Nous choisissons de rester dans des villes dotées d’hôpitaux. On ne sait jamais.

Sukhothai

Notre première étape vers le sud, Sukhothai est une petite ville qui fut la première capitale du Siam. Comme souvent, il ne reste aujourd’hui que de maigres, mais magnifiques ruines. Une balade en vélo nous permettra de visiter ces vestiges.

Mais voilà, Timomo ne va toujours pas mieux… Au bout de 2 jours de traitement, et comme convenu avec les médecins de Chiang Mai, nous retournons pour une troisième fois à l’hôpital.

Et là, on sent que nous ne sommes plus dans l’une des plus grosses villes Thai. L’établissement est vieillot et l‘accueil, comment dire, moins accueillant. 

L’infirmière qui nous prend en charge doit faire parti de l'équipe des réservistes, d’une autre époque, boitillant et ne parlant pas un mot d’anglais. Pour le coup, je me suis senti un peu seul au monde.

Faut dire qu’ils ne comprenaient pas trop le problème. Le temps d’arriver à l’hôpital en tuk tuk de compèt et de tenter d’expliquer la situation, le petit gars, sous l’effet de l’ibuprofen, était mieux et affichait avec fierté une température de 37,5°C…

Mais finalement, et après leur avoir imposé d’appeler Chiang Mai Ram, on se retrouve, moi et Timomo dans une chambre sans savoir trop ce qu’il se passe, et surtout des suites données. Je comprendrai plus tard qu’il va passer la nuit ici, et donc moi aussi, et qu’il va se voir injecter en intraveineuse un autre antibiotique. Le service se charge d’appeler la maman restée à l’hôtel avec les 2 autres garçons. Avec beaucoup de tact, ils lui signifient simplement, et sans autres explications: « venez à l’hôpital tout de suite». Je vous laisse imaginer dans quel état de stress, je la vois débouler dans la chambre!

Happy end: après une nuit de traitement de choc, le petit bout se réveille avec appétit, et surtout sans fièvre! On nous laissera partir en début d’après-midi avec un Timomo réparé sous le bras. On va enfin pouvoir respirer un peu et décompresser… On ne saura finalement pas ce qu’il a bien pu avoir, mais le principal est là. Il est guéri, en tout cas il en a l’air.

C'est donc un peu rassurés, mais pas tout à fait convaincus, et craignant une rechute, que nous poursuivons notre descente vers le sud, la capitale Thai.

Ayuthaya

A la périphérie de Bangkok, et à moins de 2h de son hôpital, nous stoppons à Ayuthaya, sans vraiment trop savoir ce qui nous y attendait à part qu’il y avait de beaux vestiges d’une cité prospère. 

On a tous entendu parlé d’Angkor Vat, Bagan, Machu Pichu, Versailles… mais qui connaît Ayuthaya? Pire, on connaît plus les plages de Phuket et ses fullmoon party que ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Et pourtant, quelle merveille!

Ayuthaya fut la deuxième capitale de l'empire Siam (donc si vous avez suivi un peu, après Sukhothai) et l’une des plus grandes villes du monde à son époque, avec près d’un million d’habitants.

Comme beaucoup de rois asiatiques, mégalo mais génial, le roi U-Thong et ses héritiers édifièrent une cité exceptionnelle. Les vestiges témoignent de la grandeur passée, mais il faut absolument voir les différentes maquettes dispersées sur le site et qui reproduisent les édifices avant destruction pour se rendre réellement compte de l’étendue du site.

La citée a été malheureusement entièrement pillée et détruite par les Birmans (je les croyais pourtant plus zen que ça…). Les vestiges restent cependant extraordinaires, et l’une de nos plus belles surprises. Comme ils se plaisent à le dire, en Thaïlande tout est possible…

 

Après deux journées à sillonner les différents sites à vélo et à prendre pleins les yeux, et finalement rassurés par l’état de santé de Timothé, nous partons pour les plages du sud, réputées pour être parmi les plus belles au monde!