Colombie, acte1

 

Ceux qui nous suivent depuis le début avaient noté que la Colombie n'était pas prévue au programme... Mais, c'est ça le voyage, des imprévus, de belles surprises. Nous avons rencontré plusieurs voyageurs nous ventant la Colombie et vu qu'on a du revoir notre itinéraire. Donc nous voilà.

Pour beaucoup, la Colombie est synonyme de danger, y voyager est exclu. Faut dire qu’entre les narcotraficants, les FARC, les paramilitaires, le pays a connu ses heures sombres. Même si ce n’est plus tout à fait de l’histoire ancienne et que bon nombre sont encore actifs, la Colombie reste un pays sûr pour qui sait ne pas tenter le diable. Donc même si on n’a pas envie de rentrer, nous allons éviter les zones dites à risques. Et après un mois passé en Colombie, nous ne nous sommes jamais sentis en danger.

 

En terme de paysages, la Colombie n’est pas la destination la plus dingue que nous aurons fait. Mais il y a ce petit plus qui fait que vous ne pouvez qu’aimer la Colombie. Une Colombie à trois vitesses : Bogota et autres villes modernes trépidantes de vie, l’arrière pays et ses villages reculés et paisibles, et pour finir ses villages et indigènes d’un autre siècle coupés du monde et vivant en harmonie avec la nature. Et tout ça en moins de 2h de routes…

 

Et surtout, il y a les Colombiens! Accueillants, souriants, fêtards, toujours prompts à vous aider et engager la conversation. Les personnes les plus sympathiques que nous ayons rencontrées en Amérique du sud.

Bogota

La ville

Nous ne sommes pas fan des grandes villes, et en général, nous limitons notre temps au strict minimum. Mais pour une fois nous allons un peu déroger à nos habitudes et rester plus longtemps que prévu.

 

La ville en elle même ne mérite pas qu’on s’y attarde plus de quelques jours. Mais nous nous sentions tellement bien dans notre guesthouse (Casa Jota) que nous avons fait un peu durer le plaisir.

 

Le centre ville historique autour du quartier de la Calanderia vaut néanmoins le détour. Ses rues animées, ses bâtiments coloniaux offrent au promeneur l’occasion d’une bonne journée de marche. Nous l’avons débuté par le superbe musée de l’or, LE musée incontournable à Bogota. Il renferme une collection impressionnante d’objets en or de l’époque précolombienne.

Mine de sel de Zipaquira

Une des croix de Zipaquira
Une des croix de Zipaquira

Situé à 1h (hors bouchons…) de Bogota, Zipaquira est une mine de sel toujours exploitée mais qui se visite. Selon les colombiens, c’est la première merveille de Colombie!

 

L’attraction principale est la cathédrale de sel construite à l’intérieur de la mine. Cette mine est exploitée depuis des siècles et vous pouvez ainsi découvrir l’un des 3 niveaux de cette mine. Les immenses galeries creusées pour l‘extraction sont maintenant aménagées pour accueillir les nombreux touristes qui s’y pressent. La visite en elle même est « sympathique », mais franchement pas très excitante. Vous faites votre chemin de croix en croix jusqu’à la cathédrale pour finir par les galeries marchandes.

A la sortie, vous vous dites « c’est çà le site N°1 en Colombie? ». Un grand doute s’installe, on est inquiet pour la suite.

En route pour Santa Marta

La ville de Santa Marta est située à près de 18 heures en bus de Bogota. Nous allons donc couper le trajet en deux et s’arrêter à San Gil.

San Gil

Barichara
Barichara

Petite ville sans prétention San Gil est le point de départ de plusieurs excursions.

La première nous mène à Barichara, un petit village pittoresque fort mignon. Nous serons d’ailleurs surpris d’y retrouver nos fameux tuk tuk sri lankais. En fait, nous en reverrons quasi partout en Colombie. Une balade très agréable mène jusqu’à Guane, un autre village encore plus pittoresque.

 

La journée sera donc agréable, c’est tout.

 

 

Deuxième journée, direction le parc national de Chicamocha (parque nacional del Chicamocha), parc touristique de classe mondiale messieurs mesdames! 

Parque nacional de Chicamocha; un parc de classe MONDIAL!!!!!!
Parque nacional de Chicamocha; un parc de classe MONDIAL!!!!!!

Alors là, c’est une des journées à vite oublier…

En fait ce parc n’est rien d’autre qu’un parc d’attraction minable. Pour y accéder vous suivez une route certes très belle, c'est d'ailleurs le seul intérêt du déplacement, mais vu qu'on va la refaire le lendemain en bus pour notre prochaine destination, nous aurions pu nous éviter ce déplacement...

 

On pensait pouvoir marcher dans ce parc national et ainsi profiter de la nature... beh non...

 

Vous payez un droit d’entrée fort cher pour avoir le droit de repayer chaque activité à l’intérieur. Si au moins, les attractions valaient le coup… Même pas, un pauvre toboggan de parc municipal, un trampoline (moins bien que celui dans notre jardin), une tyrolienne… Bon c’est  pas grave on a pris le ticket avec le téléphérique qui vous mène de l’autre côté du canyon. On va p’tet enfin trouver ces chemins de randos qu’on espérait.

Sauf que le dit téléphérique démarre à 11h30... On va donc patienter… Une fois installés, on va enfin pouvoir profiter du paysage de ce canyon qui est malheureusement défiguré par des zones d’extraction de sables… Et une fois arrivés, désarrois complet. Y’a rien de l'autre côté; sauf des restos… Pas cons, ils vous font passer à 11h30 et retour à 14h, juste pour que tu puisses te sustenter et t’alléger de quelques deniers.

 

Pour résumer, grosse frustration, à éviter!!! Un si beau et grand canyon qu'on n'a même pas pu arpenter...

 

Après Zipaquira, on commence à vraiment se poser des questions sur la Colombie…

Santa Marta

A Santa Marta, on peut enfin rechausser les claquettes… Il fait chaud, très chaud. Ici, c’est les Caraibes. Histoire de faire monter encore plus la température dans la ville, ce soir, la Colombie se qualifie pour les demi-finales de la Copa America. La ferveur nationale est à son comble et toute la ville est aux couleurs de l’équipe de foot. Historique et surtout l’occasion de faire la fête.

 

Au grand désespoir des enfants, nous ne ferons pas plage. Le parc de Tayrona à proximité semble pourtant pourvu de très belles plages paradisiaques, mais nous allons privilégier la marche.

La ciudad perdida

Un peu d'histoire...

La ciudad perdida est une citée perdue dans la jungle accessible qu’à pied. Il faut donc être capable de marcher plusieurs jours pour avoir le privilège de voir cette citée ancienne, plus vieille de 600 ans que celle du Machu Pichu. Elle fut découverte et pillée par des chasseurs de trésors dans les années 70 bien que les indigènes la parcouraient régulièrement déjà avec respect... 

 

La citée semble avoir accueillie près de 8000 personnes à son apogée, mais fut désertée à l'arrivée des espagnols. Il ne subsiste que les terrasses.

 

Organisation et visite de la citée

Nous avons donc fait la rando en juin, en dehors de la haute saison en Colombie. Notre groupe sera donc constitué de nous 5 et d'une américaine. En tout, en cumulant toutes les agences, nous serons une cinquantaine à partir en même temps. Mais les guides s'arrangent pour échelonner les départs, si bien, que les groupes ne se croisent ou retrouvent qu'aux campements. Je ne garantie pas cette organisation en pleine saison où les groupes peuvent atteindre les 20 individus et les campements pouvant accueillir plus de 150 personnes...

 

Pour accéder à cette citée, un guide agréé est obligatoire. Pas possible de se perdre en chemin, mais c'est comme ça. Nous faisons donc le tour des quelques agences autorisées. Au final, nous partirons avec Turcol. Tout simplement car ce sont eux qui nous proposent le meilleur tarif, seul critère à retenir en fait. La prestation est strictement la même quelque soit l’agence. Vous mangerez pareil, ils cuisinent tous ensemble; vous dormirez dans les mêmes gites; vous aurez les mêmes explications…

Le prix de base, 700 000 COP/ personne. Une fois négocié, nous obtenons un meilleur tarif, et surtout un demi-tarif pour les 2 grands et la gratuité pour le dernier, chose non obtenue auprès des autres agences. Ok, on part donc le lendemain.

 

La marche est proposée en 4 ou 5 jours: 3 jours pour accéder et visiter la citée, puis 1 ou 2 jours pour revenir. Nous optons pour la formule 4 jours. Les gamins sont capables d’avaler les 16 km retour.

 

En terme d'équipement, partir léger. Il faut juste penser à quelques rechanges, de quoi se baigner et laver, une lampe frontale, une veste de pluie, du répulsif à moustique et de l'eau pour le premier jour, le reste est géré par le guide. Bien évidement, pour nous 5, vu que nous ne sommes que 2 à porter, ça fait vite du volume.

 

  • Jour 1: La marche débutant à 13h30, 2h de voiture sont nécessaires pour rejoindre le village de départ (Macheté). Après un bon repas, nous pouvons enfin commencer la marche sous un soleil de plomb. Nous ne boirons jamais autant d’eau que durant ces 2 premières heures. Ca grimpe et ça plombe. Cette partie de chemin est la moins agréable, pas d’ombre et un ballet incessant de motos amenant les vivres jusqu’au campement gâte un peu le plaisir. Au bout de 3 heures de marche, nous arrivons et découvrons enfin la premier campement: un immense dortoir sommaire mais confortable. En fait, nous disposons chacun d’un lit avec moustiquaire. Pendant que les cuistots s’affairent, nous profitons d’un bain bien mérité dans la rivière.
  • Jour 2: Marche, marche, et marche. Mais cette fois-ci le cadre est vraiment sympa. Nous entrons enfin dans la forêt et suivons la rivière jusqu’au campement situé au pied de la Ciudad. Une fois de plus nous avons fait sensation avec nos 2 loustics et le dernier dans son sac. Pour ma part, je sens qu’il a grandi et surtout grossi le bougre depuis notre départ de France… Nous avons également eu la surprise de traverser un village indien de tribu Kogis et d’en croiser quelques uns sur les sentiers. Ils ne sont pas vraiment ouverts aux touristes, notre présence dans la forêt ne semble pas les enchanter. Mais notre petite tête blonde les a finalement attiré et nous avons réussi à discuter avec une petite grande famille indienne (ils ont entre 6 à 8 enfants par famille, toutes les femmes portent sans exception un bébé dans leur dos…). 
  • Jour 3: De nouveau on se lève aux aurores, mais tout le monde est motivé. On va enfin pouvoir explorer cette fameuse citée perdue. Mais avant, il va falloir grimper ses 1200 marches. La citée s’offrant enfin à nous, nous découvrons les premières terrasses. Car de citée, il ne reste que les terrasses, près de 169. Les bâtiments construits en bois et les toits en feuilles de palmier ont disparus avec le temps. C’est certes moins impressionnant que le Machu Pichu ou autres cités mexicaines, mais cette citée nichée dans son écrin de verdure dégage une classe indescriptible. On s’y sent bien et les trois heures de visites passeront bien trop vite.
  • Jour 4: C’est le retour…

Toute la famille a adoré. C’est certes pas donné, mais nous ne regrettons nullement. La Ciudad Perdida a effacé à elle seule les mauvaises surprises de Zipaquira et Chicamocha.

Carthagène des indes, la belle.

Forteresse de San Felipe de Barajas
Forteresse de San Felipe de Barajas

La plus belle ville d’Amérique du sud. C’est dans ces termes que beaucoup de voyageurs décrivent cette ville.

 

Cette ville portuaire construite par les espagnoles est chargée d’histoire. C’est d’ici que partaient les navires chargés d’or et autres trésors pillés à destination de l’Espagne. C'est également là qu'apareillaient les navires négriers.

 

De part sa situation, carthagène va devenir le port  le plus important de la royauté et du coup attiser les convoitises. Pirates, corsaires, flibustiers, troupes loyalistes vont se succéder et tenter de prendre et piller la ville.  

 

Aujourd'hui, la ville conserve un centre historique magnifique de part ses ruelles bordées de bâtiments coloniaux colorés et resplendissants de beautés, et ses nombreuses fortifications. Nous allons donc prendre le temps de nous promener dans la  ville et de visiter notamment la forteresse san Felipe de Barajas (très intéressant, mais prendre absolument un audioguide), le musée maritime...