La Patagonie

Après les 30°C à l’ombre, les poissons clowns de Tahiti, bienvenue en Patagonie et Terre de Feu où le baromètre descend sous le zéro.

 

Nous allons donc pendant près de 3 semaines naviguer entre le Chili et l'Argentine pour découvrir cette région mythique.

Itinéraire

Ainsi, pendant trois semaines, nous allons remonter la Patagonie après une petite incursion en Terre de Feu.


Punta Arenas et les manchots royaux (Chili)

Première étape, Punta Arenas en Patagonie du Sud. De cette ville Chilienne, nous ferons une incursion en Terre de feu

A partir de l’embarcadère Très Puentes, nous traversons donc le célèbre et mythique détroit de Magellan à destination de Porvenir, petit village en murs et toits de tôles. De la visite du petit « musée » municipal, nous apprendrons l’histoire malheureuse des peuples indigènes qui furent massacrés à l’arriver des colons blancs. On a l’impression de déjà vu…

 

Mais l’objet principal de notre venue ici, hormis de dormir dans une maison en carton (si si ça existe!), est l’observation de manchots royaux. 

Une colonie a décidé de s’installer dans le coin il y a quelques années. La colonie grandit tranquillement, pour atteindre aujourd’hui environ 80 individus. Un bus peut nous mener à cette colonie, mais plus de places pour nous… On va donc réserver un véhicule et ainsi parcourir les 105 km.

Mais quel spectacle. Déjà, le trajet nous met dans l’ambiance. Rien où presque. Les terres sont quasi inhabitées, pas d’arbres, les routes, des chemins de pierre bordés de superbes lacs peuplés de flamands roses, des guanacos qui paissent, et de temps à autre un troupeau de moutons dirigés par des gauchos à cheval…

 

Ainsi, après 2 heures de voiture, nous arrivons enfin au Parque Pinguin rey. L’observation de ces manchots sera une nouvelle fois, un spectacle inoubliable. On se caille fort à cause d’un vent glacial, mais l’envie de rester à les observer est la plus forte tant ils sont magnifiques. Malgré l’appellation espagnole «pinguino », ces bestioles sont bien des manchots royaux. Petits frères des manchots empereurs qu’on trouve en Arctique, ces manchots ressemblent beaucoup à leurs ainés, mais en un plus petit.

Torres del Paine, un trek de 5 jours (Chili)

De Puerto natales, nous préparons notre prochain trek dans le parc national de Torres del Paine. En Europe, nous avons le GR20, en Amérique, il y a le Torres del Paine. Pour beaucoup, ce trek est l’un des plus beaux au monde. Rien que ça!

Nous allons donc nous lancer dans le fameux « W ». Un circuit qui se fait en 4 jours, mais que nous ferons en 5. Nous sommes en hors saison, fin avril. C’est donc l’automne, et les températures ont fâcheusement chuté, mais les arbres se sont parés de leurs plus belles couleurs. Vu qu’on se lance avec toute notre tribu, renforcée de la maman de Rachel qui nous a rejoint une nouvelle fois, on surveille de très prêt la météo. On n’a pas envie de reproduire notre expérience du Tongariro en Nouvelle-Zélande. Il va faire un peu froid la nuit, mais les journées devraient être ensoleillées et surtout sans vent. Banco, on se lance. Le bus est réservé, ainsi que des duvets -12°C extrême. On ne va pas les regretter…

Après un transfert en bus depuis Puerto Natales, nous arrivons à l'entrée du parc pour s'acquitter du droit d'entrée et écouter bien sagement les recommandations des gardes. A partir de là, se pose la question : D’est en ouest, ou d’ouest en est le W? Toujours la même question. Vu qu’à notre arrivée, les fameuses tours sont dans les nuages, on choisit l’option d’ouest en est. On remonte donc dans le bus direction l'embarcadère pour un petit tour en bateau qui nous mènera jusqu'au refuge Péhoé, point de départ de notre rando.

 

Ainsi pendant 5 jours, nous allons randonner dans ce parc incroyable. On ne va passer inaperçu. Faut dire qu’on a rencontré aucune autre famille, et qu’un gamin de 2 ans emmitouflé dans une couverture dans un sac de portage, c’est pas très commun. Et pas léger… Plus de 20 kilos, à la longue, ça pèse. Rachel n'est pas épargnée, son sac frôle également les 20 kilos: 5 jours de nourritures, une tente, des duvets… pour 5, c’est pas léger non plus. Les garçons vont également porter un peu chacun leur tour un petit sac. Heureusement, Dame météo ne s’est pas trompée, le temps est parfait, sauf les nuits où on va atteindre les -7°c.

 

Après 5 jours, nous terminons donc la rando par le must, l’arrivée aux fameuses Tours. 

Un grand bravo aux garçons, ils ont été incroyables. Un pour moi, (charité bien ordonnée commence par soi même) et un gros pour les mômes qui ont avalé les 20km quotidiens sans se plaindre. 

Périto Moreno (Argentine)

Après une nuit à Puerto Natales, dans un bon lit, au chaud…nous prenons un bus pour El Calafate. Cette petite ville tranquille est le camp de base pour la découverte du Périto Moréno. Pour nous y rendre, et étant 6, la location d’un véhicule pour la journée s’avèrera la solution la plus économique et pratique.

 

Le Perito Moréno est l’un des plus grand glacier au monde facilement accessible et qui avance près de 2 mètres par jour. Cette progression s’accompagne de chutes de blocs de glace dans un fracas spectaculaire.

Nous y sommes bien restés plusieurs heures à marcher sur les passerelles pour admirer ce glacier sous tous les angles, en attendant les chutes de blocs de glace.

 

Au retour, les mains sur le volant de notre véhicule, sur une route droite interminable, surveillés par des guanacos impassibles, des images pleins la tête, on a une impression de liberté totale. Et c’est à ce moment précis, qu’on se dit que ce n’est pas possible, ça ne peut pas s’arrêter…

Parc national Los Glaciares (Argentine)

Le Fitz Roy
Le Fitz Roy

Nullement lassés par ses paysages, on poursuit notre découverte des massifs de la cordillère des Andes, et plus particulièrement du Parque nacional Los Glaciares, dont fait parti le Périto Moréno.

On passera donc plusieurs jours à El Chalten, un village de montagne au pied du parc. Toujours hors saison, le village a des airs de village déserté. La majorité des magasins sont fermés, quelques promeneurs, des chiens, c'est donc en toute tranquillité qu'on savoure ces moments que le garde du parc qualifie d'"exceptionnels". En effet, nous allons de nouveau bénéficer d'un temps parfait pendant plusieurs jours. Nous pourrons donc admirer le Fitz Roy à loisir.

 

Nous y ferons deux marches:

  • La première, la Laguna de los Tres, 20km AR, nous mènera au pied du Fitz Roy. Cette marche de 8h aller/retour est assez facile, hormis la dernière heure où on l’on grimpe à pic une gravière interminable, surtout avec un zézé sur le dos. Mais l’effort est récompensé par une vue imprenable sur le Fitz Roy et ses copains.
  • La deuxième, Laguna Torre, est également une marche d’une vingtaine de kilomètres. Elle offre une vue sur le Cerro Torre et comparses. Cette rando est également jolie, mais pas autant que la Laguna de los tres.

Au revoir la Patagonie…

C’est fini, on quitte la Patagonie. Grandiose, magique, cher, très cher… Et avant qu’on nous pose la question, non, on n’a pas vu Florent P. 

 

Voyager hors saison permet de s’éviter la foule, de bénéficier de paysages magnifiés par leurs couleurs d’automne, MAIS, au revoir la légendaire Ruta 40.

On souhaitait continuer à remonter par la Ruta 40, puis la route australe (Chili). Mais à cette saison, les bus n’y circulent plus, et la location d’une voiture est hors budget… On y reviendra donc à la bonne saison, et avec notre propre véhicule!

En attendant, faut bien qu’on la quitte cette Patagonie. Seule solution, le bus. L’avion est hors de prix en dernière minute, on va donc battre un nouveau record.

58 heures de bus, record battu!

Et oui, nous sommes un peu bargeot. Faire le W du Torres del Paine avec des enfants en automne, c'est gonflé, mais s’enfermer dans un bus pendant 58 heures, c’est irrésaisonnable?

 

58h, c’est le délai pour un El calafate / Salta, plus de 4000 km.

 

Au final, ça c’est bien passé. Les enfants ont fait preuve d’une patience incroyable.

Pour se passer le temps, comme dans un avion, on a alterné grignotages et films… Fallait pas compter sur la vue pour se distraire… Les régions traversées étaient invariablement plates, désertiques, sans vie…